Le Bon choix pour l'Elysée : Barack Obama

Publié le par Marion

Aujourd'hui, m'apercevant que ce blog est trop peu politique à mon goût, j'y ouvre une nouvelle section !

 

Mais pour commencer, j'aimerais attirer votre attention sur un article du journal Le Monde :

 

 

" Comme beaucoup de journalistes au long cours, une de mes étagères est couverte de photographies me représentant aux côtés de responsables politiques. Ma préférée est celle où je suis en compagnie de l'ancien président George Bush senior, le seul président américain de ces vingt dernières années à n'avoir pas été réélu.

 

Garder cette photographie sous les yeux me permet de ne pas oublier la nature éphémère de la popularité en politique.


Tout en regardant l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, dimanche 29 janvier au soir, je me disais que je pourrais bien ajouter très prochainement son portrait sur mon étagère des sacrifiés de la politique. Je devrais me dépêcher de lui serrer la main tant qu'il est encore temps car, à mes yeux d'Américain de Paris, Nicolas Sarkozy semble marcher sur les brisées de George Bush père.


Je ne parle pas des sondages désastreux, le président sortant dispose encore de trois mois pour renverser la tendance. Aux Etats-Unis, six des dix derniers présidents ont été réélus, à l'image des deux derniers prédécesseurs de Nicolas Sarkozy.


Parfois, les électeurs préfèrent le connu, aussi imparfait soit-il, à l'inconnu, même prometteur.


Le problème de Nicolas Sarkozy, c'est que ses concitoyens ne le connaissent que trop bien, et l'homme qui est apparu à la télévision dimanche soir était une caricature de Nicolas Sarkozy dans ce qu'il a de pire : obsessionnel, sur la défensive et mal à l'aise. Comment a-t-il pu oublier cette règle élémentaire des interviews télévisées : toujours s'asseoir sur le pan de sa veste pour que le col ne remonte pas dans la nuque ? Toute l'émission s'est résumée à une bataille rangée entre ses épaules et sa veste qui, par moments, apparaissait sur le point d'engloutir le chef de l'Etat.


Aux Etats-Unis, les choses se passent un peu différemment. Le président n'est presque jamais confronté à quatre interviewers en direct à la télévision. (C'est vrai que les journalistes de la télévision française sont connus pour leur déférence vis-à-vis du président, mais le quatuor de dimanche soir avait, semble-t-il décidé de faire mentir cette fâcheuse réputation.)


Si un président américain veut accaparer toutes les chaînes de télévision, il prononce un discours devant les deux Chambres du Congrès réunies. Là, pas de questions de journalistes, c'est plus pratique.


Un bon exemple nous en a été fourni par le récent discours sur l'état de l’Union d’Obama. Une allocution qui a présenté d'intéressants points communs avec l'intervention de Nicolas Sarkozy. Ces deux prises de parole n'étaient que des prétextes pour dévoiler des propositions électorales. Toutes deux étaient l'oeuvre de présidents dont la réélection est loin d'être acquise. Toutes deux contenaient des projets qui ne verront sans doute jamais le jour : d'un côté les propositions de Barack Obama sur la fiscalité frappant les plus riches, de l'autre la fumeuse taxe sur les transactions financières qui ne semblait pas convaincre  Nicolas Sarkozy lui-même.

 

Toutefois, des deux présidents, c'est incontestablement le Français qui a décroché la médaille d'or de la coupure d'avec la réalité : les Américains ne pourraient jamais tolérer qu'on leur donne en exemple un pays, aussi proche fut-il, contre lequel ils auraient mené deux guerres. Gageons que les Français trouveront tout aussi malvenue la soudaine et surprenante germanophilie dont Nicolas Sarkozy a fait preuve.

 

Tout comme Barack Obama, Nicolas Sarkozy s'est contenté de vagues allusions à l'opposition, bien que, pour tous les deux, leurs rivaux respectifs soient sans doute leur plus grand atout. L'agressivité de Nicolas Sarkozy a peut-être paru agaçante mais - tout au moins pour les Américains – François Hollande présente un travers encore pire : il est insipide. Le candidat du PS ferait presque passer  le peu charismatique favori dans la course à l'investiture républicaine, Mitt Romney, pour une rock-star !

 

Je me demande parfois pourquoi les Français supportent le maigre choix électoral auquel ils sont confrontés alors qu'ils ont sous les yeux un candidat bien meilleur en la personne de Barack Obama. Celui-ci ferait un formidable président de la République française. Comme tous les locataires de l'Elysée - à l'exception de l'actuel -, il s'exprime admirablement bien, il est diplômé des meilleures écoles, cultivé et, surtout, calme. Le calendrier n'est pas idéal mais il se pourrait bien que Barack Obama dispose de pas mal de temps libre à partir de janvier 2013.

 

Beaucoup d'Américains jugeraient que Nicolas Sarkozy, quant à lui, ferait un excellent président des Etats-Unis. Il est parvenu à réduire les effectifs de la fonction publique, une proposition si populaire outre-Atlantique qu'aussi bien Barack Obama et les républicains l'ont fait leur. Nicolas Sarkozy a également impressionné les Américains par sa détermination à mener l'intervention occidentale en Libye et sa maestria pour pousser Angela Merkel à sauver la zone euro.

 

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a une qualité qui manque à Barack Obama : un goût pour le combat politique. Même les démocrates reprochent à leur champion d'être trop réservé, trop distant, trop réticent à tordre les bras et à passer en force dans ses négociations avec les parlementaires. Nicolas Sarkozy, lui, n'a aucun de ses travers.

 

Dimanche soir, Nicolas Sarkozy a adroitement éludé les questions sur sa possible candidature à un second mandat. Les Français étant apparemment réticents à prolonger son bail, peut-être a-t-il un plan B. Il faudrait vraiment qu'il améliore son anglais et que je fasse un peu de place sur mon étagère...

 

Publié dans Stage

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